Classification et description
Classification
- Règne Animalia
- Embranchement Chordata
- Sous-embr. Vertebrata
- Super-classe Osteichthyes
- Classe Actinopterygii
- Sous-classe Neopterygii
- Infra-classe Teleostei
- Super-ordre Ostariophysi
- Ordre Cypriniformes
- Super-famille Cyprinoidea
- Famille Cyprinidae
- Genre Telestes
Nom binominal
Telestes souffia
(Risso, 1827)
Autres noms :
blavin, seufe, sofie (terme prêtant à confusion avec le toxostome), soufie, rougette, vairon (à ne pas confondre avec le vairon commun)
- Longueur 12 à 18 cm (25cm)
- Poids 125 g
- Âge 13 ans
- Nombre d’œufs 1000 à 6000
- Période de frai mars à mai (juillet)
Description
C’est un poisson un peu plus coloré que la plupart des cyprinidés d’Europe. Ce petit cyprinidé possède un corps fuselé, subcylindrique, comprimé et mince : sa tête est assez courte, conique et arrondie, comprenant un museau arrondi et une petite bouche fendue en oblique.
Il possède des écailles cycloïdes et des dents pharyngiennes.
C’est un nageur performant, grâce à ses grandes nageoires par rapport à son corps, notamment sa nageoire caudale.
Son dos est d’un sombre brun-gris à reflets métalliques bleutés. Ses flancs sont argentés, sa face ventrale est blanchâtre. Les nageoires peuvent être brunâtre, clair à jaunâtre avec parfois des reflets verdâtres, légèrement teintées d’orange à la base. Comme beaucoup de poisson, il possède une ligne latérale soulignée parfois d’un pigment rouge plutôt orangé ou d’un liseré noir.
Les mâles arbore à la saison de reproduction une bande violacée brillante sur les flancs qui s’étend de l’œil jusqu’à la nageoire caudale. Une autre bande plus claire et plus fine est présente au-dessus de cette bande plus sombre et plus colorée.
Il mesure en moyenne de 9 à 12 cm pour les mâles et de 15 à 20 cm pour les femelles mais ce cyprinidés peut atteindre exceptionnellement une longueur de 25 cm pour 100 g.
Biologie et écologie
Ce poisson fréquente les eaux courantes et qui correspond à la zone à ombre (classification de Huet), à la fois fraîches et claires des rivières et des torrents à fond de graviers où il réside en eau libre en profondeurs. Il fréquente plus rarement les lacs.
Le blageon est surtout grégaire mais il peut être solitaire.
Il chasse parfois en formant des bancs. Ce cyprinidés a un régime alimentaire à forte dominante carnivore, avec une grande variété d’aliments consommés comme : du plancton, de petits invertébrés aquatiques comme les larves de libellule ou de phryganes, d’algues filamenteuses et aussi d’œufs.
Reproduction
La saison de ponte peut varier à avril, mai et juin (au moins une ponte à chaque saison), en fonction de la température, dans une eau dépassant 12 °C le plus souvent.
les spécimens adultes se dirigent vers les affluents d’un lac dans les zones à courant, peu profondes et dans des eaux clairs, avec des fonds de gravier. Après la ponte déposé sous des pierres, composé de 3 000 à 8 000 œufs (relativement peut pour un poisson), de couleur jaune pâle et qui ont un diamètre de 1,3 mm, les adultes migrent vers l’aval.
Les œufs éclosent après une semaine ou deux, libérant des alevins qui migrent vers les eaux calmes pour se nourrir de planctons, qui vont par la suite se diriger dans la rivière principale.
La maturité sexuelle survient au bout de 3 ans. À partir de là et à la période de reproduction, il se recouvre à la tête de tubercules appelés épithéliums.
Sa longévité est de 10 à 15 ans.
Autres infos
REPARTITION
Sur l’ensemble de son aire :
L’espèce Leuciscus soufia est autochtone dans le bassin du Rhône, en particulier dans la Durance et dans les fleuves côtiers méditerranéens descendant des Alpes. Espèce péri-alpine, sa présence dans le bassin du Rhin, selon SPILLMANN (1961), est confirmée dans le Bade Wurtemberg où elle est considérée « en danger » (liste rouge des animaux en danger en Allemagne,
1998). Une population de Blageon se rencontre dans l’Ource.
En France :
Chacune des trois sous-espèces décrites plus haut est inféodée à une zone géographique donnée :
- Leuciscus soufia soufia : fleuve Var ;
- euciscus soufia agassizi : bassin du Rhône ;
- Leuciscus soufia multicellus : rivière Bévéra (Alpes Maritimes).
Mais des travaux récents (GILLES & al., 1995 ; GILLES & al., 1997) démontrent qu’il n’existe en France qu’une seule espèce, Leuciscus soufia agassizi, commune au bassin du Rhône et aux fleuves côtiers méditerranéens.
EVOLUTION, ETAT DES POPULATIONS ET MENACES GLOBALES
Evolution et état des populations
Le Blageon est en régression en Europe. Sur plusieurs points du réseau hydrobiologique et piscicole (RHP), il s’est raréfié et a diminué en taille.
Menaces potentielles
Espèce d’eau fraîche, elle disparaît souvent dans les secteurs soumis à débits réservés. Elle présente une assez bonne résistance aux pollutions métalliques. Pour les sous-espèces locales, la menace est celle du repeuplement comportant des sous-espèces non représentées dans le cours d’eau. La zone à ombre méditerranéenne dans laquelle se situe le Blageon est menacée par :
- les effluents saisonniers (tourisme, distilleries de lavande, caves vinicoles, huileries) ;
- la multiplication des petits seuils où l’eau stagne ;
- les détournements de sources ;
- les extractions anarchiques de matériaux ;
- le mauvais entretien de la végétation avec amplification des dégâts par les crues violentes ;
- les rectifications drastiques de berges qui s’en suivent.