Classification et description
Classification :
- Règne Animalia
- Embranchement Chordata
- Sous-embr. Vertebrata
- Super-classe Osteichthyes
- Classe Actinopterygii
- Sous-classe Neopterygii
- Infra-classe Teleostei
- Super-ordre Elopomorpha
- Ordre Anguilliformes
- Sous-ordre Anguilloidei
- Famille Anguillidae
- Genre Anguilla
Nom binominal :
Anguilla anguilla
(Linnaeus, 1758)
Identification
- Poisson serpentiforme
- Corps cylindrique dans sa partie antérieure et aplati latéralement sur la partie arrière du corps
- Écailles petites, non recouvrantes, profondément incrustées dans le derme
- Mucus abondant (sécrétion protégeant les écailles)
- Une nageoire dorsale impaire
- Présence de nageoires pectorales en arrière des branchies
- Absence de nageoires ventrales
Biologie et Écologie
L’Anguille est un poisson migrateur dont la particularité est de se reproduire en milieu marin à l’inverse de beaucoup de poissons qui se reproduisent en eau douce. L’espèce colonise tous les milieux aquatiques continentaux accessibles, depuis les estuaires jusqu’à l’amont des bassins versants pour y effectuer sa croissance.
Régime alimentaire
L’anguille est un carnassier opportuniste. La taille et la nature des proies varient en fonction de son gabarit et des ressources alimentaires disponibles.
Cycle biologique
Les anguilles adultes se rassemblent au large de la Floride dans la mer des Sargasses pour se reproduire (phénomène encore mal connu). Après leur naissance, les larves se laissent dériver au gré des courants pendant une durée pouvant aller jusqu’à 18 mois. Elles se métamorphosent ensuite en civelles à l’approche du plateau continental. La pigmentation et la métamorphose des civelles en anguillettes s’effectuent en quelques semaines permettant ainsi sa répartition sur l’ensemble du réseau hydrographique continental. La phase de vie continentale peut être très longue (plus de 15 ans). Au terme de ce séjour en eaux douces (ou saumâtres), l’anguille sub-adulte (dite « Anguille jaune ») se métamorphose en « Anguille argentée » qui dévale vers l’océan de mars à septembre pour aller se reproduire. Les femelles ont une fécondité très importante (700 000 à 2 600 000 oeufs/femelle). Il semblerait que les adultes meurent après la reproduction.
Dans notre lac
Très commune dans notre lac il y a quelques années, les anguilles, par leur viscosité, leur coté serpentiforme et la capacité qu’elles ont de ramper dans les zones humides pourraient nous inspirer une certaine répulsion. Pour nous plongeurs, il s’agit au contraire d’un magnifique poisson dont l’observation reste un bon moment au cours d’une exploration. La population du lac s’est fortement réduite ces dernières années et il devient très rare d’en croiser, la faute des multiples barrages sur le Rhône ?
Infos diverses
Alerte rouge sur les stocks d’anguille européenne
L’anguille fait partie de ces nombreux poissons menacés d’extinction. Son stock figure sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
La surpêche et un cycle de vie complexe font de l’anguille un poisson vulnérable qu’il faut épargner et protéger.
Ainsi, dans certains estuaires, le taux de capture des jeunes peut atteindre les 95%. Le WWF met en avant également un taux de prises accidentelles de jeunes anguilles très élevé.
Mais l’état critique des stocks n’est pas seulement dû à une pêche intensive. En effet, des scientifiques estiment que le stock de géniteurs en mer des Sargasses(1) est trop faible. La quantité de géniteurs vivants dans les bassins versants a diminué de 75%.
La migration des anguilles est elle aussi soumise à dure épreuve : à l’aller, les larves sont menacées par une modification des courants marins. Au retour, un parasite, Anguillicola crassus, menace la fertilité et la survie de l’espèce.
D’autres phénomènes responsables de l’état des stocks ont été relevés comme les barrages coupables d’aspirer les anguilles dans les turbines et la réduction des zones humides.
Enfin, ces mêmes scientifiques ont remarqué que les anguilles étaient affaiblies par la présence de pesticides, diminuant leur potentiel reproducteur.
Les stocks ont déjà atteint un point bas historique en 1984, date à laquelle la France avait déjà tiré la sonnette d’alarme ; depuis, les stocks continuent à s’amenuiser. La population d’anguilles aurait ainsi été divisée par 10 en 20 ans.
Le niveau actuel des stocks menace réellement la survie de l’espèce et fait craindre le pire pour les années à venir.