Source : FR3 Alpes :
Le lac du Bourget se prépare pour son premier curage
33 000 m3 de sédiments vont être extraits des fonds du lac. Le chantier va démarrer la semaine prochaine il va durer 5 mois. Mais avant de débuter les travaux, il faut sortir les bateaux de l’eau.
Le lac du Bourget est le lac de France qui accueille le plus grand nombre de bateaux de plaisance. Il y en a jusqu’à 2500 dans les 26 bassins portuaires du lac. Avant de commencer le chantier, il faut faire place nette. 90% des bateaux seront sortis de l’eau, les autres seront déplacés en fonction de l’avancement du chantier.
Ce curage, c’est une première pour le lac du Bourget.
Depuis des décennies, les sédiments s’entassent au fond de l’eau. En tout, 33 000 m3 de boues vont être évacués. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent d’un stade de football. Les boues seront ensuite contrôlées et emmenées vers la plaine de la Coua ou transférées vers une décharge adaptée en région lyonnaise pour les plus polluées. Car 2% environ de ces sédiments sont pollués (environ 700m3). Une pollution au PCB notamment qui proviendrait des anciennes usines des alentours.
Il faut savoir qu’avant leur interdiction en France en 1987, les PCB (polychlorobiphényles)ont été très utilisés particulièrement dans les années 70, notamment dans les transformateurs. On les nomme communément « pyralènes ». Ils sont désormais classés comme toxiques, polluants et « cancérogènes probables ».
Objectif : abaisser le niveau du lac
Le curage doit permettre d’abaisser de 40 cm le niveau du lac par rapport à sa côte hivernale. Renouvelée tous les 4 ans, cette baisse permettra d’exonder les roselières, de minéraliser les sols, d’accroître le niveau de germination et ainsi de favoriser leur développement.
Les roselières recèlent de nombreuses richesses écologiques et fonctionnelles. Elles servent d’habitat et d’abri pour de nombreuses espèces animales. Elles participent aussi à l’épuration des eaux et en fonction de leur densité, protègent les écosystèmes situés à l’arrière. Il y en avait 50 hectares sur le lac il y a 30 ans, il en reste la moitié aujourd’hui.
Un chantier d’1,7 million d’euros
Le montant des travaux sera pris en charge pour moitié par l’agence de l’eau et la région. Les plaisanciers mettront également la main à la poche par l’intermédiaire de la redevance qu’ils paient chaque année.