Article trouvé dans le Dauphiné Libéré du 24 juin 2016 (Edition papier)
Le lac du Bourget, tout le monde y tient. Pourtant, il est sujet à des flux polluants et parfois toxiques, générés par une multitude d’activités sur le territoire. Alors pour le préserver, le Cisalb (Comité intersyndical pour l’assainissement du lac du Bourget) a engagé une suite d’opérations collectives depuis treize ans.
L’objectif ? Améliorer la qualité des eaux du bassin versant du lac du Bourget et sensibiliser les acteurs du secteur industriel aux enjeux environnementaux, sanitaires et économiques. Parmi eux, les peintres, la mécanique, le BTP, les collectivités, les restaurants, qui ont fait l’objet de contrôles, diagnostics et mises en conformité de 2009 à 2016.
C’est au tour des entreprises de nettoyage
Le 14 juin dernier, la 3e opération collective pour 2016- 2018 a officiellement été lancée lors d’une réunion à la CCI de Savoie. Elle est à destination des entreprises de nettoyage de la zone. L’idée est de les inciter à adopter les bons gestes : « Nous nous sommes rendu compte que certaines de ces entreprises avaient recours à des pratiques de nettoyages non conformes », souligne Cyrille Girel, coordinateur de l’opération collective 2016-2018. « Nous avons préféré la prévention à la répression. » Par exemple, le Cisalb préconise de ne rejeter les eaux de lavage que dans les sanitaires (qui rejoindront le réseau d’eaux usées) pour préserver le réseau d’eaux pluviales. Une plaquette de sensibilisation a été distribuée à toutes les entreprises de nettoyage du territoire. À ce jour, une centaine de sociétés sont impliquées dans cette démarche.
Nejma BRAHIM
À l’origine, la galerie de l’Épine
La toute première action menée par le Cisalb pour préserver le lac date des années 1960. À l’époque, la prolifération des algues et les rejets de phosphore détériorent la qualité des eaux du lac du Bourget.
Les élus et ingénieurs du territoire s’emparent de la question dès 1972, espérant réduire de 95% les rejets de phosphore. L’idée est alors d’améliorer les stations d’épuration de Chambéry et d’Aix-les-Bains, puis de dériver les eaux usées épurées vers le Rhône via les tunnels de la galerie de l’Épine.
Un projet très important, qui aboutit en 1980. Depuis, l’Université de Savoie est chargée d’en faire le suivi : les résultats montrent un effet bénéfique sur la qualité des eaux du lac. À noter que près de 125 000 habitants et 50 industriels du territoire sont reliés à la station d’épuration.