Vous ai-je déjà raconté l’histoire de ma lampe, non, et bien je vais rattraper cet oubli. C’était par une belle après-midi d’été à moins que ce ne fut en automne (j’ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus de rien dit la chanson), en tout cas, il faisait beau. Enfin bref, c’était l’époque où le bricolage lié à la plongée marchait plein but. J’avais vu dans une revue un article « construisez votre lampe avec un élastique et deux bouts de ficelle » et il m’avait tapé dans l’oeil. Sitôt dit, sitôt fait, Castorama me voilà, vous me mettrez 1 km de PVC et 4 kg de colle, usinage et assemblage sont les deux mamelles du bricoleur et me voici avec une lampe dont l’esthétique se rapproche plus d’un délire de plombier que d’une lampe Bersub ou autre. Essais, tout va bien, elle est presque étanche et avec son ampoule 50 w de plafonnier de cuisine elle éclaire presque aussi bien qu’une trente watts du commerce. A part ces détails tout roule. Une dizaine de plongées plus tard elle est toujours vivante et fonctionne nickel, Edouard, t’es un génie.
Revenons donc à notre après-midi. On se met à l’eau, allumage des boosters et dégringolade dans le noir, 20, 30, 40 mètres l’exploration commence bien. D’un coup à 47 m, implosion du pack à batterie et là il faut l’entendre pour le croire, un bruit pareil, il n’y a qu’un 747 au décollage qui fait mieux, enfin j’exagère un peu mais pas trop. Ma lampe s’éteint, jusqu’à là rien que de très normal, le chef de palanquée se retourne, échange de signes, OK ? OK, c’est pas moi qui suis malade c’est ma lampe ! Et voilà t’y pas qu’il nous dit de remonter, qu’est ce qui lui prend ?. Il pousse la sécurité jusqu’à nous sortir de l’eau quand il fait trop nuit ? J’ai plus peur du noir depuis l’age de 3 ans ! ! ! !
Remontée à la vitesse correcte, sortie de périscope, surface. Là commence un dialogue où, vraiment, je ne comprends pas grand chose :
- Mon chef :« qu’est ce qui se passe ? »
- La sécu surface : « Pourquoi tu remontes ? »
- « Y a pas eu un pétard de rappel ? »
- « Ben non, pourquoi ? »
- « T’as rien entendu, t’as rien fait ? »
Fin du dialogue de sourds, allez on y retourne, une mi-profondeur pour la sécurité, et une explo pour le plaisir et on finit comme ça. Retour à la surface où j’apprends que toutes les palanquées sont remontées une par une (pour le dialogue surface, voir plus haut), qu’il y a presque eu dispute à propos des c....... qui ne se font pas et surtout que mon chef de palanquée n’avait pas encore réalisé que le pétard, c’était moi (il est pas sourd mais peut être aveugle)
Depuis, combien en ai-je entendu, entre le surnom de « touche à rien », des « tu plonges pas avec une mine aujourd’hui ? ». Heureusement une nouvelle histoire est venue détourner l’attention de tous, celle du Sanglier. Mais maintenant j’ai deux lampes et elles viennent toutes les deux du commerce.
Amicalement.
Edouard ERNOULD
Droit de réponse
Comme le racontait ce cher Édouard, c’était par une belle journée ensoleillée. Lac calme, pas de vent,tout le monde souriait même le D.P., c’est pour dire si tout allait bien. Nous traversons le lac sous le soleil, nous nous équipons, jusque là pas de problème, un samedi après-midi comme les autres.
Arrive le moment de s’immerger, petit coup d’oeil au matos des collègues, tient ! Édouard plonge avec un tube pvc, vous savez le style de tuyau que l’on retrouve derrière la cuvette des toilettes pour évacuer les eaux usées. Renseignement pris il s’agit du dernier prototype de la mythique lampe de plongée : celle qui éclaire comme un pylône de stade de foot pour un prix dérisoire... Bon, on est dans l’eau. Descente sans histoire et petite promenade le long du tombant dans la zone des 40 et des brouettes, le tout en quelques minutes, 5 pour être précis. Et puis BOUM !! un bruit bien fort, bien sourd. Un coup de « tout va bien ? » au reste de la palanquée et nous amorçons une remontée car à n’en point douter ce bruit ne pouvait être qu’un pétard de rappel. Ce n’est sûrement pas le proprio de la lampe en question qui aurait démenti. Donc, arrivé en surface je pose la question d’usage à un D.P. un peu étonné de voir remonter toutes les palanquées à la suite. Sans avoir obtenu de réponse, l’Attila de la lampe à incandescence ayant adopté un profil bas, nous redescendons à 25m pour finir la plongée.
Ce n’est que sur le bateau que nous avons su d’où venait ce bruit : l’implosion du tube contenant la batterie de la lampe d’Édouard pas encore « touche à rien ». Avec sa mauvaise foie coutumière il me soutient qu’il m’avait montré sa lampe au fond pour expliquer ce bruit. D’après lui si j’avais fais attention à ce qu’il disait le reste de la plongée n’aurait pas été écourté.(on le reconnaît bien là...). Bref, jolie blague de la pression absolue (cela pourrait peut-être faire l’objet d’une question pour le N4). Après ce coup ci tout le monde comprend l’origine du surnom d’Édouard. Hélas, trois fois hélas, il récidive : il se pointe un samedi avec un petit fut d’extincteur rouillé avec lequel il voulait reconstruire une lampe, il tombe tout habillé dans le port( beurk ! ), referme sa voiture avec les clés dedans, fait tomber sa lampe dans le port, remonte une jante pourrie pour en faire un pied de parasol... Ceci dit c’est un compagnon fort apprécié tant qu’il ne s’approche pas d’autre chose qu’un ordinateur, et encore...
Jean-Marc SIOMSI