Classification et description
Le terme écrevisse est un nom vernaculaire donné à certaines espèces de crustacés décapodes appartenant en général à la super-famille des Astacoidea mais dispersés dans plusieurs genres. Ces différentes espèces ont en commun d’être des animaux vivant en eau douce et ressemblant à de petits homards, dont ils sont proches.
- Embranchement : Arthropodes
- sous-embranchement : Antennates
- super-classe : Crustacés
- classe : Malacostracés
- sous-classe : Eumalacostracés
- super-ordre : Eucarides
- ordre : Décapodes
- sous-ordre : Pléocyémates
- infra-ordre : Astacidés
L’écrevisse est le décapode d’eau douce dont les espèces sont les plus nombreuses : plus de cinq cents se répartissent dans le monde, fréquentant les torrents et les rivières, les mares et les étangs ainsi que les eaux souterraines. L’écrevisse ressemble à un petit homard avec des pinces bien développées et puissantes (chélipèdes), une carapace (exosquelette) rigide et épaisse, un céphalothorax plus long que large et un abdomen comprimé dorso-ventralement. Elle se déplace en marchant sur le fond avec ses pattes thoraciques ou péréiopodes et peut se propulser vers l’arrière par un repliement brutal de l’abdomen. La plupart des écrevisses mesurent moins de dix centimètres de longueur ; cependant, quelques espèces d’Australie atteignent la taille d’un homard (50 cm environ).
Les écrevisses se répartissent en trois familles : deux familles vivent dans l’hémisphère Nord, les Astacidés (nord-ouest des États-Unis, Canada, Europe) et les Cambaridés (est et sud des États-Unis jusqu’au Mexique) ; la dernière, les Parastacidés, peuple l’hémisphère Sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud et Madagascar).
La France abrite quatre espèces :
L’écrevisse à pattes blanches (Astacus pallipes) vit dans les eaux limpides et fraîches, à courant rapide et fond de gravier. C’est le crustacé qui peuple normalement les eaux vives assez calcaires du type des rivières de première catégorie où il cohabite fréquemment avec la truite (ponte début novembre).
L’écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus) fréquente les eaux calmes à fond vaseux. Elle se terre dans les anfractuosités des berges. C’est l’écrevisse la plus appréciée des gastronomes. Elle est devenue très rare suite à la pollution générale des grands cours d’eau : ce crustacé est en effet très vulnérable, très sensible à la qualité de l’eau et à certaines maladies (ponte début novembre).
L’écrevisse à pattes grêles ou écrevisse turque (Astacus leptodactilus), originaire des bassins de la Volga et du Danube, a été introduite en France au début du xxe siècle.
L’écrevisse américaine (Orconectes limosus) est une écrevisse originaire de la côte est des États-Unis. Ce crustacé aurait été introduit en Europe vers 1880. Elle est maintenant répandue dans les rivières, canaux et plans d’eaux, principalement au nord de la Loire (Ce qui n’empêche pas que nous en ayons au lac, US go home !!). Elle a tendance à supplanter les espèces indigènes quand il en reste encore (ponte début avril).
Autres infos
Les écrevisses américaines envahissent la France
Par LEXPRESS.fr, publié le 18/11/2013 à 16:57
Originaires de Louisiane, ces crustacés prolifèrent dans les eaux hexagonales. Après la Gironde, les quais de Seine sont touchés. Une situation qui met en péril l’équilibre de la faune et de la flore.
Deux pinces aiguisées, des antennes puissantes, un corps charnu... Une nouvelle espèce de crustacés carnassiers fait rage en Ile-de-France après avoir décimé les cours d’eau girondins. Sont particulièrement visés la Seine et les étangs aux abords du bois de Boulogne (Hauts-de-Seine).
La Maison de la pêche de Neuilly a réclamé des mesures d’urgence pour enrayer la prolifération de ces écrevisses, dites « américaines », comme le souligne Le Parisien.
La flore et la faune locales menacées
Sont-elles dangereuses ? Venues de Louisiane, la Procambarus clarkii (son appellation scientifique) essaime un peu partout en France. Sur les bords de Seine, elles mettent en danger des fondations d’ouvrages hydrauliques et dégradent les berges, en raison de la puissance de leurs pinces. Le quotidien d’Ile-de-France le compare ses dégâts à ceux d’un ragondin.
Chute de la population autochtone
A l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques), cette prolifération est prise très au sérieux. Marc Collas, chercheur à l’office dans la région des Vosges et auteur en 2010 d’un rapport sur la prolifération des écrevisses américaines dans les eaux hexagonales, souligne les ravages du crustacé sur la faune locale. Elles sont connues pour s’attaquer aux têtards et autres plantes aquatiques autochtones. « Il y a des apparitions de nouveaux cas de pestes sur les populations d’écrevisses indigènes », note-t-il dans le rapport.
Durant les années 70, pour des raisons commerciales, des mareyeurs auraient introduit en Europe la petite bêbête. L’objectif était de compenser la baisse des importations en provenance de Turquie et la disparition des populations d’écrevisses indigènes. Le second objectif est donc loin d’être atteint. Dans certaines régions, comme dans la Gironde, il y a entre 2 et 3 tonnes d’écrevisses de Louisiane par hectare.
Un possible scénario pour le remake de l’Attaque des tomates tueuses ?
Les fédérations lorraines de pêche ont édité un guide d’identification des écrevisses en France métropolitaine, suite à une étude conduite par les quatre fédérations départementales, soutenues par la FNPF
Depuis l’introduction en Europe, à la fin du XIXe siècle, de l’écrevisse « américaine », et surtout depuis l’arrivée des écrevisses du Pacifique et de Louisiane au tournant des années 1970, la colonisation des eaux douces européennes par les écrevisses exotiques s’est imposée comme un sujet de recherche et une inquiétude croissante pour les écologues et les acteurs des milieux aquatiques. En France, cette problématique a pris une ampleur nouvelle au cours de la dernière décennie, durant laquelle ont été constatés les effets parfois dévastateurs des écrevisses invasives sur des milieux naturels et des espèces emblématiques.